Hommage aux enfants du Dahomey
déportés pendant l’esclavage
Le
Syndicat National des Médecins Intellectuels Traditionnels et Assimilés du
Bénin (Sy.Na.M.I.Tra.A.B) organise du 06 au 09
janvier 2017 dans la commune de Ouidah, la 2eme édition du
festival national des médecins traditionalistes autour du thème « Hommage aux anciens Béninois et
Béninoises déportés vers les autres terres du monde pour le repos de leurs
âmes ».
Durant
la période de la traite négrière, beaucoup d’enfants du Dahomey ont été
déportés vers l’Europe et l’Amérique surtout. Ces derniers ont pour la plupart servi dans des champs de
Cacao et de canne à sucre. Ils ont mené
une vie de boy avant de trépasser. Des Béninois, notamment les membres du
Synamitraab se souviennent encore de cette période douloureuse. C’est pour cela
que dans le cadre des festivités devant marquer l’édition 2017 de la fête du 10
janvier, ces intellectuels traditionnels ont initié plusieurs activités pour
non seulement rendre hommage aux âmes des disparus, mais aussi aider au
renforcement de la cohésion entre les peuples. La ville de Ouidah a été choisie
à dessein pour abriter ces manifestations, parce que c’est une localité chargée
d’histoire, quand on parle particulièrement de la traite de l’esclavage. En
effet, Ouidah, pour la petite histoire, a été le point d’embarquement des
esclaves vers les Amériques. Sur les 11 millions d’Africains exilés par la traite
occidentale, environs 2 millions sont partis du Bénin. Les esclaves étaient
rassemblés sur une place pour y être vendus. Puis, ils parcouraient enchaînés
les quelques kilomètres qui les séparaient de la plage. Enchaînés les uns aux
autres, ils montaient dans des canots pour être entassés dans les cales des
navires avant la longue traversée vers le Nouveau Monde. Ouidah constituait en
effet l’un des principaux ports d’exportation d’esclaves et plusieurs pays
européens étaient présents sur place disposant même des forts spécifiques (fort
français, fort anglais, fort hollandais, fort portugais etc.). La porte du Non
Retour devenue un grand site touristique est aujourd’hui un symbole de cette
traite de la race noire et sa déportation. A en croire, le premier responsable
national du Synamitraab, le vénérable Alphonse Dansou Gazozo, « Ouidah est une ville historique qui a
connu des moments de gloire et de difficultés. Mais courageusement, elle est
sortie tête haute de toutes les difficulté ».
Perpétuer la tradition…
La
première fête du 10 janvier a été célébrée à Ouidah sous la houlette des feus
Sossa Guêdêhouguê et Daagbo Hounon avec le soutien de l’ancien Chef d’Etat
Nicéphore Soglo. Certaines associations de Hounon, après la mort de ces deux
grandes figures de la tradition au Bénin, ont tourné dos à la fête des
religions endogènes. Celui qui a oublié son histoire ne peut certainement pas
avancer. Le Synamitraab a décidé de célébrer chaque 10 janvier avec comme point
de départ, l’organisation d’un festival qui a lieu dans la ville de Ouidah,
suivi d’activités touristiques. La première édition a eu lieu l’année dernière
avec succès où sages, notables et les populations étaient sortis nombreux pour
participer à la messe de l’ « église de la sagesse africaine Djowamon »
de Savalou. L’évènement avait aussi reçu le soutien sans faille de Daagbo
Hounon Houna II. Nous sommes à quelques semaines de la fête du 10 janvier et
une fois encore l’évènement aura lieu comme d’habitude dans la ville
historique. L’objectif visé est d’aider au renforcement de la cohésion et de
l’amitié entre les peuples, participer au développement du tourisme pour rester
dans la logique de l’actuel régime qui entend faire du tourisme un levier de
développement. Peuvent prendre part à ces manifestations, toutes les filles et
tous les fils du Bénin sans exception. Des autorités à divers niveaux sont
aussi attendues. Les préparatifs vont bon train. Une forte délégation du
Synamitraab a d’ailleurs rendu visite à Daagbo HounonHouna II et à Sossa Guêdéhouguê
II à Ouidah et à Sahouè Dotou avant-hier.
Louis Tossavi
Sur cette image des esclavages en train d'être déportés
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