mardi 13 décembre 2016

2ème édition du festival national des médecins intellectuels traditionnels et assimilés du Bénin


Hommage aux enfants du Dahomey déportés pendant l’esclavage


Le Syndicat National des Médecins Intellectuels Traditionnels et Assimilés du Bénin (Sy.Na.M.I.Tra.A.B) organise du 06 au 09  janvier 2017 dans la commune de Ouidah, la 2eme édition du festival national des médecins traditionalistes autour du  thème « Hommage aux anciens Béninois et Béninoises déportés vers les autres terres du monde pour le repos de leurs âmes ».

Durant la période de la traite négrière, beaucoup d’enfants du Dahomey ont été déportés vers l’Europe et l’Amérique surtout. Ces derniers ont  pour la plupart servi dans des champs de Cacao et de canne à sucre. Ils  ont mené une vie de boy avant de trépasser. Des Béninois, notamment les membres du Synamitraab se souviennent encore de cette période douloureuse. C’est pour cela que dans le cadre des festivités devant marquer l’édition 2017 de la fête du 10 janvier, ces intellectuels traditionnels ont initié plusieurs activités pour non seulement rendre hommage aux âmes des disparus, mais aussi aider au renforcement de la cohésion entre les peuples. La ville de Ouidah a été choisie à dessein pour abriter ces manifestations, parce que c’est une localité chargée d’histoire, quand on parle particulièrement de la traite de l’esclavage. En effet, Ouidah, pour la petite histoire, a été le point d’embarquement des esclaves vers les Amériques. Sur les 11 millions d’Africains exilés par la traite occidentale, environs 2 millions sont partis du Bénin. Les esclaves étaient rassemblés sur une place pour y être vendus. Puis, ils parcouraient enchaînés les quelques kilomètres qui les séparaient de la plage. Enchaînés les uns aux autres, ils montaient dans des canots pour être entassés dans les cales des navires avant la longue traversée vers le Nouveau Monde. Ouidah constituait en effet l’un des principaux ports d’exportation d’esclaves et plusieurs pays européens étaient présents sur place disposant même des forts spécifiques (fort français, fort anglais, fort hollandais, fort portugais etc.). La porte du Non Retour devenue un grand site touristique est aujourd’hui un symbole de cette traite de la race noire et sa déportation. A en croire, le premier responsable national du Synamitraab, le vénérable Alphonse Dansou Gazozo,  « Ouidah est une ville historique qui a connu des moments de gloire et de difficultés. Mais courageusement, elle est sortie tête haute de toutes les difficulté ».

Perpétuer la tradition…

La première fête du 10 janvier a été célébrée à Ouidah sous la houlette des feus Sossa Guêdêhouguê et Daagbo Hounon avec le soutien de l’ancien Chef d’Etat Nicéphore Soglo. Certaines associations de Hounon, après la mort de ces deux grandes figures de la tradition au Bénin, ont tourné dos à la fête des religions endogènes. Celui qui a oublié son histoire ne peut certainement pas avancer. Le Synamitraab a décidé de célébrer chaque 10 janvier avec comme point de départ, l’organisation d’un festival qui a lieu dans la ville de Ouidah, suivi d’activités touristiques. La première édition a eu lieu l’année dernière avec succès où sages, notables et les populations étaient sortis nombreux pour participer à la messe de l’ « église de la sagesse africaine Djowamon » de Savalou. L’évènement avait aussi reçu le soutien sans faille de Daagbo Hounon Houna II. Nous sommes à quelques semaines de la fête du 10 janvier et une fois encore l’évènement aura lieu comme d’habitude dans la ville historique. L’objectif visé est d’aider au renforcement de la cohésion et de l’amitié entre les peuples, participer au développement du tourisme pour rester dans la logique de l’actuel régime qui entend faire du tourisme un levier de développement. Peuvent prendre part à ces manifestations, toutes les filles et tous les fils du Bénin sans exception. Des autorités à divers niveaux sont aussi attendues. Les préparatifs vont bon train. Une forte délégation du Synamitraab a d’ailleurs rendu visite à Daagbo HounonHouna II et à Sossa Guêdéhouguê II à Ouidah et à Sahouè Dotou avant-hier.

Louis Tossavi

                     Sur cette image des esclavages en train d'être déportés 

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